Cuco ne peut plus sortir.
Cuco est débordé par les actualités de l’été et ne sait pas comment répondre à toutes les sollicitations qui arrivent de tous les pays sur sa boîte mail, notamment de Russie et de Chine. Convié à participer à des vidéos, ou à signer des pétitions pour les Pussy Riots, même si ce n’est pas suffisant, il répond parfois qu’il l’a déjà fait le 6 avril dernier, en les surnommant les bérurières rouges.
Le plus troublant, c’est que lui arrivent depuis peu des messages de Chine, pour lui demander de soutenir les groupes de face-kini. Face-kini ? Non, ce n’est pas la version chinoise du cuni, ni d’une autre activité pornographique – comme par exemple l’éjaculation faciale des femmes fontaine lors d’un cuni – mais le nom d’une nouvelle pratique vestimentaire, oscillant entre l’hygiénique et l’esthétique.
Comme dans la France du XVIIIème siècle, et ce, jusqu’au XIXème siècle, la Chine voue un culte esthétique à la blancheur de la peau. Avant la démocratisation des vacances, le teint hâlé était une caractéristique des prolétaires liée aux activités ouvrières ou agricoles en plein air, de laquelle les aristocrates et bourgeois voulaient évidemment se distinguer. Sur la plage de Qingdao, dans la province du Shandong, une tendance nouvelle est apparue chez les baigneurs qui craignent le bronzage : le « face-kini ». Ce nom, donné par les internautes chinois, désigne une cagoule en silicone trouée au niveau de chaque orifice, qui permet de protéger le visage.
Avant ces actualités, on demandait systématiquement à Cuco s’il avait vu La piel que habito, ou Spiderman, ou encore Fantomas. Cuco connut aussi quelques jours difficiles en juin 2012 quand le dépeceur de Montréal était présent dans la Capitale. Il n’osa plus sortir de peur d’être pris pour Luka Rocco Magnotta, et de semer un vent de panique, auprès des personnes qu’il croisait.
En ces temps touristiques et idéologiques, Cuco n’ose plus sortir de peur qu’on lui demande s’il se prend pour une Pussy Riot, ou de crainte de croiser des groupes de chinois et chinoises qui s’empresseront de lui demander depuis combien de temps il fait du face-kini à Paris.